« Je vais commencer par une distinction qui est au cœur de ma définition de la puissance du faux. C'est une distinction oppositionnelle proposée par Deleuze dans ce qu'il appelle "la narration véridique" qui prétend au "vrai" et "la narration falscifiante" qui abandonne cette prétention pour mieux en libérer "les puissances du faux" . Pour Deleuze, la narration véridique, c'est donc celle qui déploie un récit, qui présuppose des enchaînements logiques entre les plans filmiques et des rapports de causalité, qui lie des personnages, des objets, des situations qui sont clairement identifiables. Donc, il ne s'agit pas de penser le dualisme vrai / faux du point de vue du régime de la fiction. Je cite, je l'aime beaucoup, le théoricien Thomas Pavel pour qui la fiction déploie des mondes "incomplets, car on ne saura jamais combien d'enfants a lu Lady Macbeth (...) Inconsistants, car les phrases suivantes sont toutes les deux vraies : 1) Sherlock Holmes habitait Baker Street. 2) Sherlock Holmes n'a jamais habité Baker Street. Irrémédiablement imaginaire enfin, car en cas de besoin d'un détective privé, nul ne cherchera les services de Sherlock Holmes" (Pavel, 1988, p.98) Mais pour Deleuze, il ne s'agit pas de parler de la fiction en terme de vrai ou de faux. Lui, ce qui l'intéresse, c'est la tension entre le véridique et le falsifiant que je vais expliquer tout de suite. »

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« Je vais commencer par une distinction qui est au cœur de ma définition de la puissance du faux. C'est une distinction oppositionnelle proposée par Deleuze dans ce qu'il appelle "la narration véridique" qui prétend au "vrai" et "la narration falscifiante" qui abandonne cette prétention pour mieux en libérer "les puissances du faux" . Pour Deleuze, la narration véridique, c'est donc celle qui déploie un récit, qui présuppose des enchaînements logiques entre les plans filmiques et des rapports de causalité, qui lie des personnages, des objets, des situations qui sont clairement identifiables. Donc, il ne s'agit pas de penser le dualisme vrai / faux du point de vue du régime de la fiction. Je cite, je l'aime beaucoup, le théoricien Thomas Pavel pour qui la fiction déploie des mondes "incomplets, car on ne saura jamais combien d'enfants a lu Lady Macbeth (...) Inconsistants, car les phrases suivantes sont toutes les deux vraies : 1) Sherlock Holmes habitait Baker Street. 2) Sherlock Holmes n'a jamais habité Baker Street. Irrémédiablement imaginaire enfin, car en cas de besoin d'un détective privé, nul ne cherchera les services de Sherlock Holmes" (Pavel, 1988, p.98) Mais pour Deleuze, il ne s'agit pas de parler de la fiction en terme de vrai ou de faux. Lui, ce qui l'intéresse, c'est la tension entre le véridique et le falsifiant que je vais expliquer tout de suite. »
Est cité par
Fabien Richert
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267
endTime
354
datasetTimeInterval
27 September 2024 – 27 September 2024

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Puissances du faux et hallucination machinique Conference

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