Arts trompeurs

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Arts trompeurs
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Techniques artistiques visant à créer des illusions visuelles.
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fr Arts trompeurs
en Deceptive arts
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Art trompeur
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Arts de la tromperie
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« Il y a la question des mésusages de l'IA. Alors, on la retrouve dans le domaine créatif, même si elle peut avoir des incidences moins importantes que dans d'autres. On peut aborder, par exemple, la question des deepfakes, des fake news, de différents éléments qui dans des pratiques créatives peuvent, finalement, aussi, être attentatoires aux droits des personnes, être diffamatoires ou causer aussi un préjudice pour le consommateur qui serait, finalement, abusé par ce type de pratiques qui relève aussi des deepfakes. » author self citation
« Je vais commencer par une distinction qui est au cœur de ma définition de la puissance du faux. C'est une distinction oppositionnelle proposée par Deleuze dans ce qu'il appelle "la narration véridique" qui prétend au "vrai" et "la narration falscifiante" qui abandonne cette prétention pour mieux en libérer "les puissances du faux" . Pour Deleuze, la narration véridique, c'est donc celle qui déploie un récit, qui présuppose des enchaînements logiques entre les plans filmiques et des rapports de causalité, qui lie des personnages, des objets, des situations qui sont clairement identifiables. Donc, il ne s'agit pas de penser le dualisme vrai / faux du point de vue du régime de la fiction. Je cite, je l'aime beaucoup, le théoricien Thomas Pavel pour qui la fiction déploie des mondes "incomplets, car on ne saura jamais combien d'enfants a lu Lady Macbeth (...) Inconsistants, car les phrases suivantes sont toutes les deux vraies : 1) Sherlock Holmes habitait Baker Street. 2) Sherlock Holmes n'a jamais habité Baker Street. Irrémédiablement imaginaire enfin, car en cas de besoin d'un détective privé, nul ne cherchera les services de Sherlock Holmes" (Pavel, 1988, p.98) Mais pour Deleuze, il ne s'agit pas de parler de la fiction en terme de vrai ou de faux. Lui, ce qui l'intéresse, c'est la tension entre le véridique et le falsifiant que je vais expliquer tout de suite. » author self citation
« Je vais quand même vous lire cette citation que je trouve très éclairante de Pascal Mougin (2023) "On pourra faire l'hypothèse d'un continuum dynamique entre littérature humaine et littérature machinique et s'aviser que l'enjeu n'est pas de savoir ce qui distinguerait une littérature spécifiquement humaine d'une littérature déléguée à une machine de Turing - question vaine - mais de comprendre ce que devient la littérature dès lors que l'écrivain, sauf à faire sécession du monde, est comme tout un chacun en relation quotidienne avec les IA qui opèrent dans l'environnement numérique. De même que l'appareil photo et la caméra ont changé les manières de voir et donc d'écrire, de même l'IA informe aujourd'hui la subjectivité humaine au point que l'écrivain, qu'il sollicite ou non l'IA, est d'ores et déjà un tant soit peu augmenté par les potentialités de celle-ci." » author self citation
« L'art magique ainsi, nous semble être l'une des rares formes initialement fondées sur un phénomène de distanciation. » author self citation
« L'artiste magicien joue avec le spectateur à la limite de ses packs de lecture et les explose régulièrement. » author self citation
« L'authenticité, qui fait qu'on adhère aux résultats d'une médiation, correspond à une dynamique complexe [...] qu'on a décidé d'appeler le régime d'authenticité, terme qu'on a emprunté aux spécialistes des théories du patrimoine. Régime d'authenticité, donc, qui est le produit d'une logique triadique, à trois éléments, et qu'on peut décrire de la façon suivante : une authorité (première composante de la triade) atteste d'une vérité (deuxième composante) et elle le fait grâce à une légitimité (troisième composante). Cette légitimité a ceci de particulier qu'elle provient de la capacité d'attestation qu'a cette autorité de dire la vérité. [...] Tout changement dans cette mécanique et dans cette dynamique, par exememple un changement d'autorité ou une perte de légitimité, remet en cause ce qui avait été déclaré authentique auparavant. Ce sont ces remises en cause ou ces ruptures qui provoquent des changements de régime d'authenticité et qui peut donc aussi fragmenter et démultiplier les régimes d'authenticité comme on le constate aujourd'hui dans la réalité que nous vivons et dont les réseaux sociaux font partie. » author self citation
« L'automate reconduit le fantasme millénaire de transcender la condition mortelle et prolonge le rêve d'une altérité qui se joue à travers la figure sans cesse reconduite du double faite à l'image de l'Homme. » author self citation
« L'état de l'art, pendant longtemps, dans le domaine de la créativité computationnelle, ça été de dire, basé sur la théorie de Margaret Boden, que la créativité c'était la nouveauté et la valeur. Ça donnait ces deux choses là. Donc, si j'ai un lingot d'or, ça a beaucoup de valeur, mais ce n'est pas créatif. Si je crache en l'air, c'est nouveau, personne n'avait craché en l'air de cette manière là, à ce moment-là, mais ça n'a peut-être pas de valeur - peut-être que ça en a dans certains contextes - mais ça va dépendre justement du contexte. Et, dernièrement, Oliver Bown, qui a écrit dernièrement un super livre qui rejoint mon idée, il va dire qu'en fait ce n'est pas tellement ça qui compte. Ce n'est pas si important d'où vient la créativité et la question de la valeur et de la nouveauté, elle évacue un peu le contexte qui est pourtant fondamentale dans le champ de l'art. L'art est une activité qui est située dans un contexte social culturel et c'est cela qui attribue, c'est cela qui en définit la valeur. Donc, c'est la production située de nouveauté à laquelle nous devrions nous intéresser. » author self citation
« L'IA génératif suscite des rhétoriques, des imaginaires sociaux dans la sphère médiatique et dans l'espace social. Elle s'inscrit donc dans un contexte d'hypermnésie ayant institué, on le sait, une crise de la vérité où les valeurs d'authenticité, de légitimité et d'autorité sont mises à mal. Les "deepfakes" sont utilisés à des fins de tromperie et de manipulation pour générer des fausses nouvelles, des canulars, en faisant émerger de nouvelles formes d'exploitation qui mettent en jeu plusieurs aspects de la vie sociale. Ces falsifications algorithmiques deviennent problématiques lorsqu'elles circulent dans un écosystème socionumérique déjà fragile où il est de plus en plus difficile de distinguer le vrai et le faux. » author self citation
« L'opacité, c'est exactement le contraire de la transparence. Les les deux [concepts] forment un système binaire. On perçoit, au contraire, la médiation. Elle est visible, elle est audible, elle est sensible. Pour les médias et les arts, elle consiste à s'inscrire dans la reproduction, donc dans ce qu'on voit, l'acte de reproduction. On sait que c'est une reproduction parce que l'objet reproduit en porte la trace. Les esthétiques, c'est, par exemple, l'impressionnisme, la plupart des avants-gardes (l'action painting, les collages, etc.). Le fondement, c'est la déformation. C'est-à-dire que la chose reproduite est déformée. La déformation, c'est justement la trace de la médiation : les flous, les basses résolutions, le "low tech", etc. Ça procède de l'opacité. L'opacité, ce qu'elle nous donne à voir, c'est la médiation à l'œuvre. Quand vous voyez une œuvre où il y a un élément d'opacité, c'est plutôt un éventail du très opaque au transparent et il y a tout un monde entre les deux, c'est le spectacle de la médiation à l'œuvre. La performativité ou, s'il y a représentation, ce qui est représenté n'est pas senti comme étant présent. Il n'y a pas de co-présence, pas d'effet d'immédiateté avec ce qui est représenté. C'est ça qui est important. (...) On sait, dans l'opacité, que ce qui est représenté, n'est pas présent. » author self citation
« La créativité, ici, c'est le fait de modifier une distribution des probabilités pour augmenter les probabilités d'une chose qui, dans une distribution linguistique, serait normalement moins probable. » author self citation
« La forme théâtrale sert à masquer une espèce de faiblesse des effets magiques et du coup, c'est le point où je voulais en arriver, c'est que cachune de ces formes en fait, au-delà des techniques [...] va servir à construire l'effet magique [...]. En fait, on va avoir un décalage entre la forme affichée et les réels moyens utilisés, et s'il y a du faux dans le spectacle de magie il tiendrait justement à ce décalage. » author self citation
« La magie consiste à rester dans cette dissonance. » author self citation
« La magie est un art scénique qui est paradoxal et qui, pour reprendre les propos de Jean-Marc Larrue, donne à voir ce qu'on ne peut pas voir, ce qu'on ne voit pas. La magie s'échafaude par des dispositifs d'illusion qui sont discrets et très sophistiqués pour créer l'illusion et exprimer des phénomènes incroyables qui vont à l'encontre de ce qui pourrait être jugé de réel ou de rationnel. Elle est aussi l'art par excellence employé par les artistes voulant volontiers tromper les spectateurs qui viennent quant à eux parfois consciemment, volontairement, s'émerveiller devant le fantasmagorique par des intérêts personnels, ou simplement par divertissement. » author self citation
« Là où le bas blesse, ce sera le cœur de ma présentation, c'est qu'aux sources de la tromperie du transhumanisme, selon moi, c'est de nous faire croire que l'intelligence artificielle n'est que scientifique, qu'il n'y a pas de contexte idéologique, que le transhumanisme est apolitique. Et, donc, au final, c'est une idée qu'on entend encore souvent, que la technologie est neutre et que, en fait, ça dépend de ce qu'on en fait, qu'il faut qu'on les mette entre les mains des bonnes personnes, mais évidemment, tout est dans le définition de ce qu'est une bonne personne. »  author self citation
« La question de la téléréalité m'est apparue comme un objet fascinant, parce que la téléréalité pose des questions, suscite des interrogations, crée des controverses, place les gens en situation de confrontation souvent. Essentiellement, la raison pour laquelle ça se passe comme ça c'est parce que la téléréalité est un objet flou, un objet mouvant, est un objet qui ne se laisse pas mettre dans des cases et qui – c'est une hypothèse, ce n'est pas une certitude que je vais avancer ici – est extraordinairement bien adaptée à notre époque, mais probablement pas très bien adaptée aux époques légèrement plus vieilles. Ce que je veux dire par là, c'est que nous, vieux spectateurs, habitués au modèle du cinéma classique, au modèle du documentaire classique, de la télévision bien formatée en terme de genre, on entre pas facilement dans l'univers de la téléréalité, on se laisse pas facilement séduire ou convaincre par les univers de la téléréalité et ce n'est probablement pas pour rien. C'est parce que pour moi, le rapport à la réalité qui est induit justement par la téléréalité est quelque chose qui est très actuel et quelque chose qui est très séducteur pour la jeune génération, mais peut-être moins pour des personnes qui ont un peu de blanc dans la barbe comme moi. » author self citation
« La vérité n'est pas différente de la fiction. Elle est en fait un nouveau nom de la fiction. » author self citation
« Le concept de puissance du faux, il apparaît dans les travaux de Deleuze qu'il consacre au cinéma, dans "L'image mouvement" (1983) et "L'image-temps" (1985), dans lesquels il élabore, on peut dire, une classification de signes. Ça me parle tout particulièrement, en tant que sémiologue de formation. Une classification de signes, donc, susceptibles de rendre compte des spécificités et des qualités de l'image mouvement, de l'image temps, l'image cinématographique. C'est une étude qui est à la fois sémiotique, esthétique, philosophique, et qui cherchait à se dégager de l'emprise, à l'époque, des études cinématographiques dominées par les approches narratologiques. Il s'agit là, pour Deleuze, mais aussi si on pense à ses travaux avec Guattari, de s'affranchir d'une certaine forme de structuralisme qui s'appuyait sur la linguistique et ses outils pour analyser une quantité d'objets dont le cinéma. On peut penser aux travaux de Christian Metz (1964) qui cherchait aussi à sortir de cette emprise. Deleuze nous explique que le cinéma n'est pas structuré comme un langage, donc contre Christian Metz. Il nous dit que c'est une matière signalétique qui comporte des traits de modulation de toutes sortes : sensorielles, kinésiques, intensifs, affectifs, rythmiques, tonals... Il nous parle d'une masse plastique, d'une matière insignifiante et asyntaxique. Ça a une certaine importance du point de vue des choses qu'on va voir tout de suite après. » author self citation
« Le magicien fait éclater ses pactes de fiction pour ré ancrer la présentation au réel. » author self citation
« Le morcellement et la division étant bien entendu la meilleure façon de gouverner. Dans la culture de l'écran, où dominent les flux, la vérité n'est rien d'autre qu'un label, fait d'abord et avant tout pour attirer l'attention et faire écran. La vérité ne se rapporte plus à une adéquation entre une assertion et un fait ou un état du monde, mais un système de renvoi entre des assertions, dénuées bien souvent de tout fondement. La vérité, c'est ce qu'on tente d'imposer aux autres. C'est une arme, dont on a l'usage exclusif, et dont on abuse pour ses intérêts personnels. La vérité n'est pas différente de la fiction, elle est en fait un nouveau nom de la fiction, c'est une fiction qui ne dit pas son nom. » author self citation
« Le non réel : pourquoi aujourd'hui, nous sommes vraiment dans une ère où il faut peut-être repenser ce qu'on implique comme étant une représentation du réel. » author self citation
« Le pacte fictionnel conduit à oublier cette question ensemble. » author self citation
« Le principe même du théâtre, c'est le fait que ça ne devient plus trompeur dans la mesure où, un moment donné, les spectateurs partagent les codes et acceptent des conventions. Du moment où on accepte une convention, on ne trompe plus. » author self citation
« Le retour sur ce travail, c'est déjà une tentative de mieux définir le terme d'authenticité qui est chargé de sens, bien sûr. Il peut être compris à la lumière des écrits de Walter Benjamin, évidemment, mais il faut rappeler d'abord qu'il comprend deux significations bien distinctes. C'est-à-dire, d'une part la question de l'origine ou de la paternité : d'où vient l'œuvre, d'où vient le document. Puis, d'autre part, ce qui fait autorité. Donc, il y a l'originel, l'origine, originalité qu'on pourrait presque dire, et autorité dans le sens, là, de la conformité, de ce qui se conforme à l'original. Ici, je reprends une définition conventionnelle, commune, du terme. Pour revenir sur le sens donné à Benjamin, j'ai compris que c'était un sens un petit peu complexe. Le sens donné par Benjamin à ce terme fluctue et renvoie davantage à la reproductibilité technique, comme on le sait, et à une philosophie de l'aura de l'art. Cette aura ou ce terme d'authenticité chez Benjamin est controversé. Notamment, il y a un article de Bruno Latour sur le sujet qui revient sur des erreurs de logique quant à la façon dont Benjamin explicite le terme. Ce qu'on peut dire aussi, c'est que dans une ère marquée par l'hypermédiatisation, la reproductibilité technique des images semble finalement participer d'une diversité de processus de création originaux. Donc, je pense, par exemple, au "sampling" dans la création sonore, mais on peut penser aussi à un artiste ou à une œuvre comme celle de Nam June Paik qui, agissant sur les tubes cathodiques, opérant directement sur l'appareil technique, modifie le flux des images et donc, produit une œuvre originale qui se dégage, d'ailleurs, du contexte des médias de masse duquel il fait œuvre. Donc, le concept de Benjamin est un peu compliqué à appliqué pour parler des productions de l'IA générative.  » author self citation
« Le spectateur sait que tout est faux, mais tout paraît si vrai qu'on ne peut pas ne pas y croire. » author self citation

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