La création au-delà de l’humain

Item

Titre de la conférence
La création au-delà de l’humain
Conférencier
Sofian Audry
Date de la conférence
25 November 2022
Résumé
À mesure que les capacités créatives des machines prennent de l’ampleur, les frontières de l’art et de la culture en tant que domaines purement humains s’estompent. Cette transformation s’inscrit dans le contexte de l’émergence des industries créatives et de l’automatisation du travail créatif par l’intelligence artificielle, qui menacent toutes deux le rôle de l’humain dans la création artistique et la production culturelle. Alors que les sociétés contemporaines sont confrontées à des défis planétaires auxquels nos systèmes socio-économiques et politiques actuels semblent incapables de répondre, nous avons un besoin urgent d’imaginer et d’articuler des visions alternatives du monde. Comment réimaginer la création artistique et la production culturelle dans ce contexte où l’intelligence artificielle peut prétendre à créer de manière plus ou moins autonome, souvent au-delà des capacités humaines ?
concepts et mots-clés reliés
Arts trompeurs
Citation tirée de la conférence
« Ne vous inquiétez pas, on ne va pas transférer nos esprits dans le cloud. Google ne va pas posséder un droit de copyright sur nos esprits demain matin. Par contre, il y a des problèmes, évidemment, très contemporains par rapport à l'intelligence artificielle. Et, évidemment, comme Maude (Bonenfant) le soulève, il s'agit tout de même d'un mouvement qui vient soutenir un ensemble de croyance dans la communauté qui prend diverses formes. Dans le monde de l'intelligence artificielle, il y a tout de même une forme, ça prend en ce moment, il y a un certain nombre de personnes du domaine qui croit que le deep learning (apprentissage profond) - donc la technologie qui a été développée qui explique le breakthrough (les progrès, les percées) du début des années 2000's et l'industrialisation rapide de l'intelligence artificielle à partir de 2010 - serait déjà, on aurait solutionné, soit-disant découvert, pas mal tous les éléments concernant qu'est-ce que c'est que l'intelligence humaine et que tout ce qui resterait à cette étape-ci, c'est d'avoir juste plus de données, une plus grosse capacité de calcul. C'est une pensée qui est assez répandue. »
« L'état de l'art, pendant longtemps, dans le domaine de la créativité computationnelle, ça été de dire, basé sur la théorie de Margaret Boden, que la créativité c'était la nouveauté et la valeur. Ça donnait ces deux choses là. Donc, si j'ai un lingot d'or, ça a beaucoup de valeur, mais ce n'est pas créatif. Si je crache en l'air, c'est nouveau, personne n'avait craché en l'air de cette manière là, à ce moment-là, mais ça n'a peut-être pas de valeur - peut-être que ça en a dans certains contextes - mais ça va dépendre justement du contexte. Et, dernièrement, Oliver Bown, qui a écrit dernièrement un super livre qui rejoint mon idée, il va dire qu'en fait ce n'est pas tellement ça qui compte. Ce n'est pas si important d'où vient la créativité et la question de la valeur et de la nouveauté, elle évacue un peu le contexte qui est pourtant fondamentale dans le champ de l'art. L'art est une activité qui est située dans un contexte social culturel et c'est cela qui attribue, c'est cela qui en définit la valeur. Donc, c'est la production située de nouveauté à laquelle nous devrions nous intéresser. »
« C'est un exemple assez emblématique qui a été créé au début des années 1990's, qui nous remet un peu en question d'ailleurs sur le caractère que nous avons un peu souvent l'impression que l'intelligence artificielle est arrivée avant hier. Mais en 1992, Nicolas Baginski, qui s'intéresse à la musique, un luthier et roboticien amateur - donc un peu self thought, autodidacte - , va réaliser, il s'intéresse aux systèmes appelés à l'époque le connexionnisme, les réseaux de neurones qui n'étaient pas des réseaux profonds, mais qui étaient tout de même des réseaux de neurones artificiels et capables d'apprendre jusqu'à un certain point. À la fin des années 1980's, il y a des publications qui émergent dans le domaine de l'informatique qui montrent qu'on peut entraîner des réseaux de neurones sur les partitions de musique. Ensuite, on peut les utiliser pour générer de nouvelles partitions. Donc, c'est déjà une forme qui vient du domaine de l'ingénierie, de créativité - pourrait-on dire- computationnelle. Puis, il y a une étude assez importante qui sort en 1989, je pense, qui porte sur la génération, à partir de musique blues. On entraîne une base de données de table de notations de composition de blues et on entraîne un réseau de neurones et ça génère... Et Baginski regarde cela et se dit que cela, ce n'est pas vraiment de l'art, ce n'est pas vraiment de la musique, ce n'est pas vraiment intéressant. Parce que la seule chose que cela peut faire, c'est créer encore plus de ce qui existe déjà. Donc, créer plus de blues qui va ressembler à d'autres formes déjà existantes. Il se dit que ce qui l'intéresse, c'est qu'il veut apprendre quelque chose sur la musique. Il veut dépasser la musique. Il y a peut-être aussi un sentiment ici, d'une certaine manière, de transhumaniste. Il va confier cette création de musique à des machines. Il créera Aglaopheme qui est le robot que vous voyez à l'écran. Son premier instrument dont il se garde de dire que c'est un robot qui joue de la guitare, c'est vraiment un robot-guitare. Parce qu'il n'a pas besoin d'un androïde qui viendrait jouer de la guitare. L'instrument lui-même est l'agent. »
URL de la capsule de la conférence
https://youtu.be/vhjoem8cw_o

Linked resources

Items with "Est relié à une autre conférence du séminaire: La création au-delà de l’humain"
Title Class
De la rhétorique transhumaniste à une réflexion sur les limites de l’IA Conference
Items with "Est relié aux conférences...: La création au-delà de l’humain"
Title Class
Puissances du faux, artifices et stratégies de tromperie Collection

Annotations

There are no annotations for this resource.