La méthode morellienne à l’épreuve du numérique
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Titre de la conférence
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La méthode morellienne à l’épreuve du numérique
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Date de la conférence
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29 October 2021
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Résumé
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En communication, l’anonymat est une condition qui permet au destinateur d’un message de dissimuler au destinataire la totalité ou une partie de son identité publique. Dans le passé, dans différentes cultures et périodes historiques, l’anonymat a été adopté afin de protéger le destinateur d’éventuelles réactions du destinataire, de sorte que ce dernier pouvait recevoir un message généralement considéré comme désagréable, ou ayant des effets négatifs, sans pouvoir exercer de représailles contre la personne physique du destinateur. Des « pasquinate » du XVIe siècle aux exploits numériques de Anonymous au XXe, l’anonymat a souvent été adopté pour protéger les membres d’une minorité critique des réactions d’une majorité répressive. Toutefois, avec l’avènement de la communication numérique et l’extrême facilité de créer des avatars à son gré, l’anonymat s’est non seulement répandu en tant que choix communicatif (des commentaires aux articles dans les journaux en ligne au trolling), mais il a également changé de signe, dans le sens qu’il ne cache plus une minorité oppressée mais, souvent, une multitude majoritaire et agressive, bien que dispersée sous mille pseudonymes. La communication proposée ici entend explorer les conséquences sémiotiques et éthico-philosophiques de cette tendance, se concentrant en particulier sur l’invisibilité, l’anonymat, et la ventriloquie dans la communication contemporaine. Peut-on encore parler de communication responsable lorsque l’identité est systématiquement dissimulée sous des masques numériques ? La communication tentera de répondre à cette question en adoptant un cadre de réflexion sémiotique et pragmatique.
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résumé ChatGPT
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Le conférencien discute de la capacité du visage à mentir, depuis les méthodes anciennes jusqu'aux technologies numériques modernes telles que les deepfakes. Il explore l'évolution des méthodes de détection du mensonge, soulignant le passage d'approches violentes à des méthodes non invasives basées sur les signes involontaires du corps. La présentation met en lumière la relation entre le visage et le mensonge à travers l'histoire, en examinant les implications éthiques et philosophiques des représentations numériques du visage. Elle porte sur les implications de l'intelligence artificielle (IA) dans la création de fausses informations, notamment à travers les réseaux neuronaux antagonistes (RNA). L'orateur explore la dialectique entre les acteurs générateurs et discriminateurs dans ces réseaux, soulignant les défis éthiques et les conséquences sociétales des deepfakes. Il aborde également l'évolution des techniques de manipulation d'images numériques et leurs implications dans des domaines tels que la politique et l'art.
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Citation tirée de la conférence
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« Alors, est-ce que on peut mentir avec le visage? Le visage peut-il être utilisé pour mentir? Bien évidemment! Peut-il être utilisé pour dire la vérité? Bien sûr! Et révèle-t-il parfois des vérités cachées, des secrets? Bien évidemment! C'est également pour cela que l'on a développé, dans l'histoire, des méthodes pour « lire le visage », afin d'en tirer des informations utiles pour dévoiler la vérité. On peut comparer ces méthodes qui ont été créées en relation au visage non-numérique aux méthodes qui sont en train d'être créées en relation au visage numérique. »
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« Tout ce qui dans la réalité peut faire l'objet de représentations numériques peut également faire l'objet de représentations numériques sans référence ontologique. »
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« Ce qui est encore plus intéressant, c'est que les deepfakes, alors qu'ils nécessitaient à leurs débuts une quantité assez importante d'images pour être fabriqués, maintenant nécessitent uniquement une image. Donc on a des algorithmes qui fabriquent des deepfakes avec une image seulement. »
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« Est-ce que le numérique introduit véritablement un changement dans la façon dont on peut tromper par le visage, ou bien on peut tromper en représentant le visage? Qu'est-ce qu'il y a de différent entre le deepfake et un trompe-l'œil de la Renaissance? »
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« Si le visage en soi peut être utilisé comme un masque simulant ou dissimulant des états d'esprit, le visage-masque peut à son tour être modifié par des masques ultérieurs – donc le visage est un masque, mais peut aussi porter un autre maque –, qui changent l'apparence du premier et contribuent, ainsi, à ses opérations de simulation et de dissimulation. La fabrication d'un masque extérieur au visage implique toujours une forme de technologie, y compris la simple technologie de fabrication de pigments par lesquels on change la couleur naturelle du visage : le maquillage est une technologie du visage. Mais même le visage en tant que surface biologique n'est jamais simplement une surface naturelle, car il est formé, infléchi et influencé par toute une série d'instances socio-culturelles, de la nourriture que l'on mange aux soins dentaires, de l'exposition aux agents atmosphériques à l'imitation inconsciente des images des visages auxquelles on est exposé pendant sa vie. »
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