Récits d’ambivalence : faire dialoguer l’IA avec son propre coût écologique
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- Récits d’ambivalence : faire dialoguer l’IA avec son propre coût écologique
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Richard Carter conçoit Nephoscope à partir d’un constat paradoxal au cœur des récits contemporains sur l’IA et l’environnement. L’IA est simultanément décrite comme une technologie écologiquement coûteuse (énergie, refroidissement, chaînes de production) et comme un outil critique essentiel pour observer, mesurer et documenter la dégradation climatique. Pour l’artiste, cette coexistence génère une impasse narrative : quelles que soient les intentions positives des créateur.ices, l’IA demeure souvent perçue comme une technologie intrinsèquement extractive et nocive pour l’environnement. L’œuvre tente précisément de commenter et de mettre en tension cette ambivalence, en l’utilisant comme matière même du récit.
Carter décrit son œuvre comme une tentative de rassembler ces discours apparemment opposés. Il soutient que les médias spéculatifs (speculative media) permettent de créer un espace réflexif où l’usage de ces technologies, leurs intentions et leurs conséquences peuvent être discutés et ressentis. Ainsi, l’œuvre mobilise l’IA générative non pas pour effacer son coût écologique, mais pour le problématiser, en le confrontant au milieu ontologiquement écologique qu’elle étudie et dont elle dépend.
Ce geste est explicité dans la déclaration de l’artiste : «While not a direct model for future computing practice in-itself, it can encourage reflection around the ecological entanglements behind inventing, deploying, and maintaining digital technologies – and, from this, to consider explicitly whether we might find ways of having them tread more lightly upon the Earth.» Ici, l’IA agit comme déclencheur de réflexion plutôt que comme prototype technique, invitant à une forme de sensibilité accrue face aux opérations invisibles qui soutiennent son fonctionnement.
L’œuvre construit alors un récit singulier où l’IA n’est plus racontée à travers l’imaginaire du traitement de données humaines, mais comme un dispositif d’écoute du ciel : un instrument qui reconfigure la scène perceptive et déplace l’intelligence computationnelle vers des agents non humains, tels que le vent et les mouvements nuageux. En ancrant le dialogue dans le sensible, l’œuvre rappelle que l’impact écologique du numérique n’est pas une abstraction inéluctable, mais le résultat de choix situés. Elle ouvre ainsi une conversation à la fois critique et sensible sur l’entrelacement écologique des systèmes IA et de leurs infrastructures, sans nier leur puissance d’observation ni leur coût matériel. - Le contenu à relier (ressource physique, actant, conceptuelle)
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Nephoscope
- Ressource(s) associée(s) (ressource physique, actant, conceptuelle)
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Aeolian AI: Generative art and environmental
computing
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How AI uses our drinking water
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Context and Caution in Environmental AI
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Climate Change AI (CCAI)
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AlphaEarth Foundation
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Julie-Michèle Morin
- A comme collection ARCANES
- Dossier - Pratiques narratives de l'IA
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