La durabilité par l’exil géographique
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La durabilité par l’exil géographique
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Le reportage dévoile une stratégie narrative employé par le secteur technoindustrielle, que l’on pourrait qualifier de promesse géo-salvatrice, où l’avenir durable de l’IA ne relèverait pas d’une meilleure gouvernance des ressources communes, mais d’une relocalisation de ses coûts matériels dans des géographies distantes. Loin d’être simplement descriptives, les pistes évoquées — data centers sous-marins, installations arctiques, ou exil dans l’espace — dessinent un récit implicite : une IA devenue trop « chaude » et trop « assoiffée » pour cohabiter avec les communautés humaines, et qu’il faudrait donc préserver par son éloignement.
Des acteurs industriels, tels que l’entreprise NTT qui explore la mise en orbite expérimentale de data centers, participent à ce récit encore embryonnaire d’exil infra-structurel. La soutenabilité y apparaît comme une conséquence de la distance plutôt qu’un projet de redistribution, de régulation ou de remise en cause des prélèvements. Cette mise en scène narrative produit un double effet : elle renforce le désir d’une IA rendue invisible au regard public lorsque sa matérialité devient gênante, et naturalise l’idée problématique que la durabilité viendrait du « loin » plutôt que du « mieux commun », comme le rappelle l’International Energy Agency et les engagements annoncés par Meta.
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