La gouvernance technologique
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L’entrevue met en scène un récit où la gouvernance technologique apparaît comme un territoire profondément troublé, marqué par un décalage croissant entre le pouvoir réel de l’industrie de l’IA et l’absence de mécanismes démocratiques pour l’encadrer. Anderson Cooper insiste sur le fait que les technologies qui pourraient représenter un risque existentiel pour l’humanité sont conçues par des acteurs « qui n’ont jamais été élus », soulignant ainsi la dimension oligarchique de la gouvernance actuelle. Ce cadrage met en lumière une crise de légitimité : personne n’a décidé collectivement que le développement de l’IA était souhaitable, ni déterminé quelles finalités ce développement devait servir.
Hinton, de son côté, renforce cette inquiétude en dénonçant les tech bros (il emploie lui-même cette expression!) qui militent contre toute régulation, construisant ainsi la figure narrative d’un contre-pouvoir industriel hostile à l’intervention publique. Il affirme que ces acteurs ne comprennent pas réellement l’ampleur des risques existentiel associés à l’IA, ou refusent de l’admettre au nom de la croissance et de la compétition. Cette mise en scène oppose deux régimes normatifs : un régime industriel fondé sur la vitesse, la dérégulation et l’auto-gouvernance technocapitaliste et un un régime collectif qui devrait, selon Hinton, s’organiser autour de la régulation internationale et de la prévention des risques.
La gouvernance technologique est en outre enchâssée dans une dynamique géopolitique : Cooper évoque la Chine et la Russie pour interroger la faisabilité d’un modèle de régulation basé sur la coopération mondiale. Cette tension entre régulation globale et compétition stratégique renforce l’idée que l’IA n’est pas gouvernée par un cadre partagé, mais par une mosaïque d’intérêts nationaux et industriels incompatibles, ce qui accentue le caractère chaotique et asymétrique de son développement.
En somme, l’entrevue met en scène une gouvernance technologique profondément déficiente, marquée par la privatisation des décisions, l’opacité des motivations industrielles et l’absence de processus démocratiques. L’IA apparaît ainsi comme une technologie dont la trajectoire est déterminée par des acteurs puissants mais non responsables devant le public, ce qui alimente le récit d’une menace systémique nécessitant une révision urgente des mécanismes politiques de contrôle et de régulation. - Le contenu à relier (ressource physique, actant, conceptuelle)
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AI expert: ‘We’ll be toast’ without changes in AI technology (Entrevue entre Anderson Cooper et Geoffrey Hinton)
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‘We’ll be toast’ without changes in AI technology (Entrevue CNN)
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Julie-Michèle Morin
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AI expert: ‘We’ll be toast’ without changes in AI technology (Entrevue entre Anderson Cooper et Geoffrey Hinton) |
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