La perspective algorithmique comme outil d’empathie médicale
Item
- Titre de la relation / annotation
- La perspective algorithmique comme outil d’empathie médicale
- Argument de l'annotation
-
Le roman adopte la voix interne d’une intelligence artificielle – Klara – pour explorer les limites de la perception dans un contexte de vulnérabilité et de maladie. Ishiguro conçoit une stratégie de narration à focalisation restreinte et sensorielle, où le regard machinique de Klara décompose le monde selon des logiques d’observation et d’apprentissage. Cette narration « algorithmique » traduit une forme d’empathie computationnelle : elle ne repose pas sur la compréhension émotionnelle, mais sur la lecture attentive des signes corporels et environnementaux.
En inscrivant le point de vue de l’IA dans un récit de soin – celui de Josie, enfant affaiblie par des manipulations biogénétiques – Ishiguro met en tension deux régimes de santé : le corps médicalisé (corrigé, optimisé) et le corps observé, ressenti, accompagné. Le langage de Klara, à la fois mécanique et contemplatif, permet au lecteur d’expérimenter une médecine perçue depuis l’altérité technologique, où la guérison devient une affaire de perception, d’attention et d’énergie solaire plutôt que d’intervention technique.
Ainsi, la narration sensible de l’IA devient une métaphore du regard clinique déplacé, révélant les angles morts d’une société qui externalise le soin vers les machines. Ishiguro met en récit la fragilité de la cognition artificielle comme miroir de la fragilité biologique, instaurant une réciprocité entre l’apprentissage de l’IA et la convalescence humaine.
Linked resources
| Title | Class |
|---|---|
Klara and the sun |
Event |
Annotations
There are no annotations for this resource.
