« Donc l'idée, c'est de penser l'hyperstition comme un fragment de l'imaginaire social, qui est à la fois actif et effectif. Donc je parle de puissance performative au sens où cet imaginaire déclenche des actions précises, a des impacts concrets dans le monde social. Et je préfère parler d'imaginaire social au sens de Castoriadis plutôt que de culture pour insister [...] sur la dimension sémiotique de l'imaginaire. [...] Je prends le terme de "fragment" pour souligner l'opération de détachement d'un morceau de l'imaginaire social qui s'autonomise, qui se territorialise – pour être aussi dans le vocabulaire de Deleuze et Guattari – qui devient univers de valeurs, qui devient investissement de désir. Alors pour illustrer ce premier principe, Delphi Carstens donne l'exemple de la spéculation boursière. L'anticipation du mouvement des prix, l'espoir d'un retour sur investissement reposent sur des conventions d'interprétation, des significations imaginaires et des univers de valeurs qui servent de levier à la spéculation. En d'autres termes, l'imaginaire boursier, il est effectif, il est performant, il déclenche des actions ciblées et, par ailleurs, il est de plus en plus automatisé. Derrière les chiffres, les diagrammes, les pourcentages, la frénésie qui règne dans les salles de marché, il y a des conséquences bien réelles, profitables pour certains ou dévastatrices pour d'autres. »

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« Donc l'idée, c'est de penser l'hyperstition comme un fragment de l'imaginaire social, qui est à la fois actif et effectif. Donc je parle de puissance performative au sens où cet imaginaire déclenche des actions précises, a des impacts concrets dans le monde social. Et je préfère parler d'imaginaire social au sens de Castoriadis plutôt que de culture pour insister [...] sur la dimension sémiotique de l'imaginaire. [...] Je prends le terme de "fragment" pour souligner l'opération de détachement d'un morceau de l'imaginaire social qui s'autonomise, qui se territorialise – pour être aussi dans le vocabulaire de Deleuze et Guattari – qui devient univers de valeurs, qui devient investissement de désir. Alors pour illustrer ce premier principe, Delphi Carstens donne l'exemple de la spéculation boursière. L'anticipation du mouvement des prix, l'espoir d'un retour sur investissement reposent sur des conventions d'interprétation, des significations imaginaires et des univers de valeurs qui servent de levier à la spéculation. En d'autres termes, l'imaginaire boursier, il est effectif, il est performant, il déclenche des actions ciblées et, par ailleurs, il est de plus en plus automatisé. Derrière les chiffres, les diagrammes, les pourcentages, la frénésie qui règne dans les salles de marché, il y a des conséquences bien réelles, profitables pour certains ou dévastatrices pour d'autres. »
Est cité par
Fabien Richert
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257
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336
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5 March 2021 – 5 March 2021

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Hyperstition, spéculation et complot : schizoanalyse des imaginaires conspirationnistes Conference

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