« Alors, qu'est-ce que le problème de tout ça? Parce que je vous ai dit c'est une autorité gentille, en effet, tant qu'on ne nous oblige pas – moi ce qui m'obsède c'est quand on nous oblige à utiliser, parce que là du coup ce n'est plus une autorité, on passe à un pouvoir violent, si on me dit que si je n'utiliser pas Apple je n'ai pas le droit de voyager, là ce n'est pas de l'autorité, là c'est un argument de force, de violence, donc on n'est plus dans l'autorité, on passe à un régime plus totalitaire que d'autorité. Mais si on ne nous oblige pas, on est très content, Google, Apple, Facebook nous rendent des services si on veut – si on ne veut pas ils ne nous les rendent pas –, si on y croit et on leur donne notre confiance, on est content, sinon ce n'est pas grave, il n'y a pas d'obligation, il n'y a pas de coercition, donc il n'y a pas de violence, le capitalisme jouit et ce n'est pas nécessaire que ce soit un mal. Où est le problème à mon avis? Le problème à mon avis ici c'est qu'on perd, dans ces formes d'autorité-là, complètement, la dimension collective et communautaire. C'est-à-dire que le problème n'est pas qu'il y ait des autorités fortes qui sont des entreprises privées, et qui sont d'ailleurs en relation avec des États. Le problème c'est où passe l'autorité qui est un produit d'un collectif, et donc de dynamiques collectives et de dynamiques communautaires. C'est ça, à mon avis, le vrai problème et la vraie question. »

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« Alors, qu'est-ce que le problème de tout ça? Parce que je vous ai dit c'est une autorité gentille, en effet, tant qu'on ne nous oblige pas – moi ce qui m'obsède c'est quand on nous oblige à utiliser, parce que là du coup ce n'est plus une autorité, on passe à un pouvoir violent, si on me dit que si je n'utiliser pas Apple je n'ai pas le droit de voyager, là ce n'est pas de l'autorité, là c'est un argument de force, de violence, donc on n'est plus dans l'autorité, on passe à un régime plus totalitaire que d'autorité. Mais si on ne nous oblige pas, on est très content, Google, Apple, Facebook nous rendent des services si on veut – si on ne veut pas ils ne nous les rendent pas –, si on y croit et on leur donne notre confiance, on est content, sinon ce n'est pas grave, il n'y a pas d'obligation, il n'y a pas de coercition, donc il n'y a pas de violence, le capitalisme jouit et ce n'est pas nécessaire que ce soit un mal. Où est le problème à mon avis? Le problème à mon avis ici c'est qu'on perd, dans ces formes d'autorité-là, complètement, la dimension collective et communautaire. C'est-à-dire que le problème n'est pas qu'il y ait des autorités fortes qui sont des entreprises privées, et qui sont d'ailleurs en relation avec des États. Le problème c'est où passe l'autorité qui est un produit d'un collectif, et donc de dynamiques collectives et de dynamiques communautaires. C'est ça, à mon avis, le vrai problème et la vraie question. »
Est cité par
Marcello Vitali-Rosati
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1,277
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1,369
datasetTimeInterval
16 April 2021 – 16 April 2021

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Les dynamiques de l’autorité : construire la légitimité dans les environnements numériques Conference

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