Dénoncer les abus des GAFA pour encourager la réflexivité ou pour réhabiliter la théorie des effets puissants des médias ? Analyse du docudrama The Social Dilemma et de sa réception par des lycéens.
Item
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Titre de la conférence
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Dénoncer les abus des GAFA pour encourager la réflexivité ou pour réhabiliter la théorie des effets puissants des médias ? Analyse du docudrama The Social Dilemma et de sa réception par des lycéens.
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Date de la conférence
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9 December 2022
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Résumé
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Le docudrama, The Social Dilemma diffusé sur Netflix, est un objet intéressant au regard de la question de la réflexivité numérique et de son lien avec une écriture hybride documentaire et fictionnelle. Le producteur en accompagne la promotion par des déclarations d’intentions éducatives et des mises en garde quant aux dangers des réseaux socionumériques pour les démocraties. L’article analyse dans un premier temps le discours pamphlétaire et messianique du docudrama et l’usage qu’il fait lui-même de techniques de captation de l’attention. Il donne dans un second temps les résultats d’une enquête exploratoire auprès de lycéens de 16 à 18 ans. Le docudrama suscite peu de réflexivité numérique, il offre un prêt-à-penser facile, celui de la thèse des effets puissants des médias sociaux. Des espaces de discussion organisés sont nécessaires pour permettre aux jeunes de renforcer des postures autonomes et des questionnements favorables au développement de formes d’esprit critique.
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Citation tirée de la conférence
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« Comment est-ce que le docu-drama fonctionne ? Il repose sur une présentation des risques, comme si ces risques ne pouvaient être dénoncés que sous la forme d'une révélation de secrets cachés. Pour une part, c'est vrai, que le problème majeur d'un point de vue citoyen que nous avons à l'égard de ces entreprises, c'est bien qu'elles sont secrètes, opaques, qu'elles diffusent du secret. Mais, il n'empêche que la manière dont cela va être fait dans le documentaire peut poser problème. Ne serait que par le ton qui va être donné. C'est-à-dire le ton de la dénonciation. Alors, moi, je me suis plutôt appuyer sur la topique de la dénonciation chez Boltanski, qui suppose à la fois des émotions notamment de colère, et en même temps, la désignation d'un coupable. Pour faire simple, le coupable, il va y en avoir qu'un, et je ne dis pas qu'il n'a pas des raisons d'être mis en cause, mais est-ce qu'il doit être à ce point-là unique ? C'est quand même une question. Et puis, ensuite, le ton. Le ton, qui sera donné : « Jamais dans l'histoire cinquante personnes n'avaient eu autant d'impact sur la vie de deux milliards d'humains... » (The social Dilemma) »
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« L'auteur de cet article ("What 'The Social Dilemma' misunderstands about about social networks" [2020]) dans The Verge, il y a des choses que les auteurs du docu-drama n'ont pas compris dans le fonctionnement des réseaux sociaux. Jamais n'apparaît donc la notion de Web affectif (Alloing et Pierrre, 2017), en tout cas, quelque chose qui ressemble à cela. C'est-à-dire l'idée qu'on a des industries capitalistes qui, dans le prolongement du fonctionnement des industries culturelles (Ardono) et des médias commerciaux (Chomsky), donc publicitaires, cherchent à affecter les internautes ou les usagers pour qu'Ils puissent favoriser la circulation des informations, la circulation des messages et répondre à l'injonction, à la publication qu'on connait bien avec Serge Proulx, etc. «
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| Puissances du faux, artifices et stratégies de tromperie |
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Sophie Jehel