Information, désinformation et militantisme : la « querelle du joual » au théâtre au Québec et ses suites

Item

Titre de la conférence
Information, désinformation et militantisme : la « querelle du joual » au théâtre au Québec et ses suites
Conférencier
Jean-Marc Larrue
Date de la conférence
2 December 2022
Résumé
Jusqu’à présent, le séminaire ARCANES a abordé les stratégies de tromperie et d’illusion, d’une part, dans le champ socionumérique et celui de la communication et, d’autre part, dans celui des arts trompeurs. Nous avons ainsi pu voir comment les mêmes stratégies se déploient dans ces deux domaines avec des objectifs souvent différents, mais toujours en jouant sur une forme ou une autre de détournement de l’attention qui a pour effet ultime d’affecter le raisonnement des individus visés par ces stratégies. Je propose, dans cette présentation, une tentative de symbiose en montrant comment un art trompeur, en l’occurrence le théâtre, peut lui-même être mobilisé pour incarner un mouvement de renouveau d’une société à l’encontre de sa propre histoire.
Citation tirée de la conférence
« [o]n se rapproche , ici, avec un texte comme celui-là (La belle Montréalaise), qui date de 1912, on est cinquante ans avant la Révolution Tranquille et l'avènement du joual. On se rapproche donc davantage de la description que Robert Major et d'autres spécialistes de la Révolution Tranquille donnent du joual. [...] Voici, en gros, les caractéristiques que Major donne du joual (1979), donc de cette langue du Québécois nouveau. Il donne onze éléments. C'est à peu près convergence, ça fait consensus. (...) J'attire votre attention sur les couleurs que j'ai placées. Parce que, en gros, les sept premières caractéristiques, ce sont les caractéristiques qui s'appliquent à toutes les langues populaires. (....) Dans le fond, ça s'applique à la langue du terroir, la langue des habitants, de la nostalgie, des romans des années 30, des romans de la terre, etc. Mais, pour une des caractéristique du joual, c'est l'utilisation des anglicismes. Mais, cela existait bien avant, ce n'est pas né avec le joual. La question avec laquelle on en arrive, évidemment, c'est qu'est-ce qui distingue cette langue du théâtre qui est présente dans les années 1910, et sans doute avant ? Qu'est-ce qui distingue cette langue-là du joual ? Ce qui reste, c'est la grossièreté, la vulgarité et l'intention idéologique. Si, évidemment, on se fie au discours de la Révolution Tranquille. »
« Un article, très intéressant, qui date de 2015, donc très récent, Michel Biron, qui est un des observateurs, un des analystes, professeur de littérature, essayiste, qui connaît très bien la période et qui a beaucoup travaillé dans la revue Parti Pris et sur tout ce mouvement, a écrit cet article, qui n'a pas fait de vague, qui s'intitule "Par-delà les oppositions de naguère" . Il essaie de montrer un peu comment la stratégie qui a été utilisée, qui est une stratégie (...) simplement des oppositions binaires basées sur des préjugés, sur des lieux communs, où des termes sont amélioratifs et les autres péjoratifs. Biron en arrive à la conclusion "la liste des oppositions qui façonnaient à cette époque notre imaginaire, a cessé d'opérer". En conclusion, j'irais plus loin. Pour réussir ce façonnement, de façon aussi radicale et aussi rapide, il a nécessairement fallu recourir à la mauvaise foi. »
URL de la capsule de la conférence
https://youtu.be/MnIA4yJYbIY

Linked resources

Items with "Est relié à une autre conférence du séminaire: Information, désinformation et militantisme : la « querelle du joual » au théâtre au Québec et ses suites"
Title Class
De la tromperie au canular : le mélange des réalités en arts vivants Conference
L’illusion est un objet. Perspectives néomatérialistes sur les arts trompeurs Conference
Items with "Est relié aux conférences...: Information, désinformation et militantisme : la « querelle du joual » au théâtre au Québec et ses suites"
Title Class
Puissances du faux, artifices et stratégies de tromperie Collection

Annotations

There are no annotations for this resource.