Le remploi de témoignages filmés dans des films documentaires historiques. Le cas de The U.S. and the Holocaust (Ken Burns, Lynn Novick et Sarah Botstein, 2022).
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Titre de la conférence
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Le remploi de témoignages filmés dans des films documentaires historiques. Le cas de The U.S. and the Holocaust (Ken Burns, Lynn Novick et Sarah Botstein, 2022).
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Date de la conférence
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28 October 2022
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Résumé
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À travers l’étude du cas The U.S. and the Holocaust (Ken Burns, Lynn Novick et Sarah Botstein, 2022), cette communication porte sur l’émergence de l’usage d’extraits de témoignages filmés archivés dans des documentaires historiques. Cela conduit notamment à se demander de quelles manières de tels extraits sont montés. Dit autrement: est-ce que leur usage est assumé par l’équipe du film? Est-ce qu’ils sont contextualisés par l’exposition de leurs conditions de production? Ou, est-ce que, au contraire, cela relève du non-dit? On peut alors parler de décontextualisation, au sens où, les spectateurs et spectatrices ne reçoivent aucune information sur la manière dont ces entretiens ont, originellement, été menés. Enfin, est-ce que cet usage devient un enjeu du documentaire? Il serait alors possible de parler d’une mise en tension entre tendance à décontextualiser et processus de recontextualisation. L’étude de ces gestes conduit à prendre conscience des conséquences de cet usage sur l’écriture cinématographique de l’histoire proposée. Pour cette communication, je vais surtout insister sur l’usage d’une séquence issue d’un entretien tourné à la fin des années 1970 avec John Pehle par Claude Lanzmann et son équipe pour Shoah (1985).
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résumé ChatGPT
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La conférence présente une discussion sur l'utilisation des témoignages filmés et des archives visuelles dans les documentaires historiques, en mettant l'accent sur le film « Les États-Unis et l'Holocauste » réalisé par Ken Burns. Rémy Besson examine différents types de documentaires, notamment ceux qui utilisent des images archivées et ceux qui se concentrent sur les témoignages filmés. Il aborde également les questions de contextualisation, de décontextualisation et de recontextualisation des témoignages. Le film en question retrace le génocide des Juifs d'Europe et les actions des responsables politiques américains pendant cette période. Il présente des entretiens avec des survivants, des historiens et des chercheurs, ainsi que des images d'archives associées à des mouvements de caméra caractéristiques de Ken Burns. La conférence porte également sur l'analyse d'un extrait documentaire où des images d'archives sont utilisées pour donner la parole à des acteurs de l'histoire. Rémy Besson discute de la manière dont ces séquences archivées sont utilisées sans contexte clair, ce qui crée une décontextualisation trompeuse pour le spectateur. Il met en lumière trois points principaux : le déplacement du statut des archives vers un usage testimonial, la décontextualisation des documents d'archives et le montage de la piste sonore pour correspondre à ce que l'équipe du film veut faire entendre. Il souligne la complexité de cette pratique émergente et ses implications sur l'écriture cinématographique de l'histoire dans les documentaires.
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Citation tirée de la conférence
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« Ce qui se joue lors du montage d'un extrait tel que celui filmé par Lanzmann et son équipe avec Pehle dans un autre film est important, car c'est la distinction entre le fait que l'entretien appartient au temps de la réalisation du film, et que les archives appartiennent au temps de l'événement, qui s'écroule littéralement. Dit autrement, on est face à une séquence utilisée à titre de témoignage, qui est en fait un document d'archive, qui n'appartient ni au temps de l'événement, ni à celui du tournage du film. Il y a là une nouvelle forme de complexité, où nous commençons à peine, me semble-t-il, à mesurer les conséquences sur l'écriture cinématographique de l'histoire proposée dans les films documentaires. »
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« Ce qui se joue dans cette séquence c'est bien plus précis [...] : c'est le déplacement du statut d'archive vers un usage testimonial sans en informer le spectateur, c'est la décontextualisation du document d'archive qui conduit le spectateur à ne pas savoir ce qu'il regarde, et c'est le montage de la piste sonore pour faire correspondre le propos tenu par le témoin à ce que l'équipe du film veut lui faire dire. »
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« Le témoignage filmé devient progressivement un document d'archives parmi d'autres. »
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