Histoire du "fact checking", les racines américaines

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Titre de la conférence
Histoire du "fact checking", les racines américaines
Conférencier
Pascal Froissard
Date de la conférence
26 November 2021
Résumé
La vérification, ou le fact-checking, est une pratique journalistique qui trouve sa dénomination dans les années 1920. Pour autant, il s’agit alors d’une vérification avant publication. La vérification post hoc, après publication, est plus tardive et date des années 1940. Nous pensons avoir repéré un moment majeur de cette pratique au sein d’un petit quotidien de la côte Est, en plein milieu de la Seconde Guerre mondiale, dans l’institutionnalisation d’une rubrique consacrée à la réfutation des informations hasardeuses. Son nom, « La clinique des rumeurs » (The Rumor Clinic), donnera lieu après guerre à de nombreux travaux sur la diffusion des rumeurs, et préparera le terrain aux rubriques de fact-checking de la fin du XXe siècle.
résumé ChatGPT
La présentation porte sur l'analyse des rumeurs et du fact-checking, en mettant en lumière les racines américaines de cette pratique journalistique. L'orateur explore l'émergence de la nécessité de contrôler les rumeurs pendant la Seconde Guerre mondiale, en se concentrant sur un épisode de Superman publié dans les journaux entre 1942 et 1943. Il examine également la clinique des rumeurs, une rubrique régulière publiée dans le Boston Herald pendant cette période, mettant en évidence la sélection éditoriale des sujets et la structure argumentative de la rubrique. Cette conférence explore l'histoire de la rubrique "Clinique des rumeurs" dans un journal de Boston pendant la Seconde Guerre mondiale, dirigée par William Gavin. Elle met en lumière les liens entre cette rubrique, le Comité de salut public du Massachusetts et l'État fédéral. L'orateur examine également l'héritage de la clinique des rumeurs, soulignant les similitudes entre les pratiques de fact checking d'hier et d'aujourd'hui, ainsi que les défis persistants liés à la vérification des faits et à la lutte contre la désinformation.
Citation tirée de la conférence
« En 1942, on voit émerger un fact checking que certains auteurs appellent "after the fact", "post hoc", après les faits, qui est bien en complément avec ce qui existait déjà, le fact checking n'est pas une invention de la Clinique des rumeurs, mais plutôt une invention des années 1920 dans le magasine Time, qui était lancé par Henry Luce, qui était une pratique journalistique, une organisation journalistique – Henry Luce avait importé dans son journal, dans le Times, une sorte d'organisation du travail en disant : "ben voilà, les journalistes dans les journaux de mon groupe, donc au Time, il y en aura certains qui feront du reportage, d'autres qui feront de l'écriture, d'autres qui feront du fact cheking et d'autres qui feront de la documentation". Il va diviser le travail journalistique en quatre postes, et donc l'un des postes était le fact checking, mais c'était un fact checking avant publication. Et là on voit que 20 ans plus tard, on a une sorte de fact checking après publication, une fois que les rumeurs ont été soit publiées, soit dites dans l'espace social, soit prononcées par des journalistes. Le fact checking peut passer, et la Clinique des rumeurs peut émerger, peut faire son travail. »
« Les rubriques de fact checking d'aujourd'hui reprennent exactement les mêmes pratiques qu'en 1942, et évidemment, si ce sont les mêmes pratiques, ce sont les mêmes problèmes, d'une part parce que les moyens d'investigation de ces rubriques sont la plupart du temps extrêmement limités, il y a quelques journalistes derrière mais il n'y a pas une équipe, ils n'ont pas le temps et ils ont très peu de budget, donc finalement c'est un peu un info contre info, ils vont téléphoner et ils vont éventuellement recueillir une info ou une autre, mais ensuite il n'y a pas une véritable enquête qui est faite. »
« On voit que cette gravité légère, ou cette légèreté grave, est quelque chose de constitutif du genre fact checking, et puis évidemment les problèmes qui se posent encore aujourd'hui sont ceux de l'effet boomerang, que l'on nomme aussi effet Streisand ou diffu-réfutation, c'est-à-dire le fait que plus je démens et plus je fais connaître, et donc ça pose des problèmes si je veux cacher des rumeurs antisémites, il faut se poser la question avant de démentir, parce que évidemment, si je diffuse des rumeurs antisémites. forcément je vais leur donner une audience qu'elles n'avaient peut-être pas avant. »
URL de la capsule de la conférence
https://youtu.be/yq6HEZ0LP8I

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