Introduction à la 2e édition du séminaire ARCANES : Puissances du faux dans les arts trompeurs et l’écosystème socionumérique
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Titre de la conférence
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Introduction à la 2e édition du séminaire ARCANES : Puissances du faux dans les arts trompeurs et l’écosystème socionumérique
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Date de la conférence
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8 October 2021
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Résumé
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Ce séminaire international de cycles supérieurs vise à explorer les mécanismes à l’œuvre dans les arts trompeurs et l’espace informationnel de l’écosystème socionumérique qui activent les puissances du faux, prenant place dans une ère de post-vérité. Cette situation engendre des transformations majeures des systèmes de vérité, d’autorité et de légitimité à l’œuvre dans les dynamiques de médiation contemporaines. Nous explorerons également les filiations entre ces phénomènes contemporains et l’histoire des médias dans une perspective d’intermédialité. Les objets de recherche visés sont situés à la fois dans la sphère des « arts trompeurs », soit des arts recourant à la fois aux pratiques illusionnistes et aux modes fictionnels en utilisant des stratégies de tromperie (cinéma, littérature, arts vivants, jeu vidéo) et dans celui des techniques de persuasion, de simulation ou de manipulation intervenant dans l’espace informationnel (réseaux sociaux, bots politiques, fake news, deep fakes, dispositifs d’intelligence artificielle, théories de la conspiration). Les deux champs d’investigation suscitent des imaginaires sociaux qu’il s’agira d’étudier en les mettant en relation pour mieux en exposer les rouages.
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Citation tirée de la conférence
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« L'authenticité, qui fait qu'on adhère aux résultats d'une médiation, correspond à une dynamique complexe [...] qu'on a décidé d'appeler le régime d'authenticité, terme qu'on a emprunté aux spécialistes des théories du patrimoine. Régime d'authenticité, donc, qui est le produit d'une logique triadique, à trois éléments, et qu'on peut décrire de la façon suivante : une authorité (première composante de la triade) atteste d'une vérité (deuxième composante) et elle le fait grâce à une légitimité (troisième composante). Cette légitimité a ceci de particulier qu'elle provient de la capacité d'attestation qu'a cette autorité de dire la vérité. [...] Tout changement dans cette mécanique et dans cette dynamique, par exememple un changement d'autorité ou une perte de légitimité, remet en cause ce qui avait été déclaré authentique auparavant. Ce sont ces remises en cause ou ces ruptures qui provoquent des changements de régime d'authenticité et qui peut donc aussi fragmenter et démultiplier les régimes d'authenticité comme on le constate aujourd'hui dans la réalité que nous vivons et dont les réseaux sociaux font partie. »
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« On essaie de créer un parallèle historique pour regarder aujourd'hui comment les nouvelle technologies, comment ces écosystèmes de l'information de plus en plus prégnants dans la vie de chaque jour, entraînent des effets de détournement ou d'imposture qui nous amènent à nous intéresser à redéfinir ce que pourrait être le concept de vérité, ce qui amène notamment de nombreux chercheurs à parler de post-vérité, comme il y a quelques années on s'est mis à réfléchir à la question de la post-modernité, sur une nouvelle façon de concevoir l'évolution historique, non plus en terme de progrès mais en terme de relativité des agencements dans le temps et plus dans une vision linéaire du monde. De même pour la vérité : aujourd'hui, on le voit bien, à travers les réseaux sociaux, à travers les événements notamment politique, où les faits n'ont pour certains plus aucune importance et ce qui va primer c'est le fait d'exprimer une opinion et parce qu'on exprime une opinion, cela fait acte de vérité. Les réseaux sociaux accentuent encore le phénomène en créant des bulles informationnelles dans lesquelles on s'auto-légitime parce qu'on va défendre les mêmes idées. » (Samuel Szoniecky)
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« On cherche à mieux comprendre les mécanismes de tromperie et de falsification qui sont à la fois identifiables dans les arts trompeurs et dans l'espace informationnel. On s'est donné comme tâche d'identifier, de documenter certaines œuvres, objets et phénomènes médiatiques qui, pour reprendre l'expression chère à notre groupe de recherche et que l'on doit à Gilles Deleuze, activent les puissances du faux, des puissances qui débordent du cadre de la fiction puisqu'elles se manifestent sous différents aspects dans l'espace médiatique. Que l'on pense aux théories du complot, qui circulent dans les médias socionumériques, à l'utilisations de robots informatiques pour fabriquer de fausses nouvelles ou aux techniques d'intelligence artificielle pour réaliser des hypertrucages (des deep fakes), ce sont systématiquement des stratégies de simulation, de dissimulation qui utilisent donc la feintise, le trucage pour tromper nos sens et nous manipuler. Mais évidemment, ce qu'on montre, ce sur quoi on travaille aussi dans notre groupe de recherche, c'est de montrer que ces stratégies n'ont rien de nouveau. La tromperie, le complot, le mensonge, la dissimulation s'expriment de multiples façons, aussi bien dans les domaines politique et social que dans ce qui nous intéresse plus particulièrement : le domaine artistique et la fiction. »
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Renée Bourassa