De la tromperie au canular : le mélange des réalités en arts vivants
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Titre de la conférence
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De la tromperie au canular : le mélange des réalités en arts vivants
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Date de la conférence
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5 February 2021
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Résumé
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Si le théâtre a toujours été un art qui a mis de l’avant des stratégies propres à créer l’illusion, les nouvelles esthétiques ont modifié grandement le contrat spectatoriel en faisant intervenir sur scène des régimes performatifs (on parle ainsi de présentation au lieu de représentation) et technologiques (comme le visuel médiatisé qui est le média par excellence pour se prêter à des exercices docu-menteurs). À l’aide d’exemples, on tracera ainsi certaines lignes qui aident à réfléchir sur la manière dont la manipulation prend maintenant place au sein de l’expérience scénique partagée.
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résumé ChatGPT
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Dans cette conférence, le discours porte sur l'évolution de la réalité scénique à travers l'histoire du théâtre et des performances artistiques. L'intervenant explore les concepts de fiction et de réalité, en soulignant comment les conventions théâtrales ont été remises en question et manipulées pour engager activement le spectateur dans la construction de la réalité scénique.
Robert Faguy présente une discussion sur les stratégies théâtrales visant à jouer sur la frontière entre le vrai et le faux pour engager le spectateur. Il y est évoqué des exemples où les conventions théâtrales sont détournées, comme dans le projet blanc d'Olivier Choinière, où des spectateurs se promenaient avec des écouteurs tout en regardant une pièce. Il est également question de l'intégration de la technologie dans le théâtre, notamment l'utilisation de la vidéo et du numérique pour manipuler la réalité scénique. Enfin, Robert Faguy aborde le concept de théâtre documentaire et la manière dont il joue avec les perceptions du public.
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Citation tirée de la conférence
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« Dans les années 60, pour moi, il y. a une grande révolution qui est arrivée. Bien sûr, c'est l'éclatement des formes artistiques, surtout au point de vue des arts visuels, la question des happenings, etc. Et donc, la scène des arts vivants, le théâtre avec Leaving theatre, notamment. On regarde les performances du Leaving theatre dans les années '60-'70 (...). Et on est fasciné de voir que, justement, cette fois-là, ce sont des acteurs qui sont présents sur scène, mais qui agissent aussi en tant qu'eux-mêmes. Et donc ils se présentent et ce n'est pas juste la question d'une réalité fictionnelle. On n'est plus dans la fiction. Ils sont en train de faire des actions et ils provoquent des spectateurs d'une certaine manières, des dialogues, etc. Mais toujours en leurs noms. Alors, juste pour comprendre que cette fois-là, la réalité n'est plus juste une réalité de fiction, mais une réalité concrète dans laquelle la personne qui est sur la scène, se joue elle-même bien souvent, peut endosser des personnages qu'elle veut, mais encore encore facilement pour dire "voici la réalité" . »
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« Une performance, par exemple, comme Marina Abramovic, dans Rythme Zéro, dans lequel elle place une table avec une série d'accessoire sur une table ave cune série d'accessoires et elle se met en se met elle-même comme accessoire et demande au public de faire ce qu'ils veulent d'une certaine manière, pendant un certain temps. Et sur la table, il y a un revolver, il y a des balles et c'est le spectateur à un moment donné qui active certaines actions, et à ce moment-là, peut mettre une vraie balle, ce qui est arrivé d'ailleur dans Rythme Zéro. Il met une vraie balle dans le revolver, donne le revolver à Marine Abramovic, lui place le revolver ici sur la tempe. Et là, on sait très bien que c'est une vraie balle qui est là. Il y a peut-être un mécanisme qui empêche, on ne sait pas. Mais en même temps, il y a un risque. Et à ce moment-là, cette réalité, qui est vécue par le public... et donc la performance arrête, à un moment donné, parce que pour le public, c'était insoutenable de voir qu'il puisse y avoir des gestes peut-être dangereux. C'est-à-dire qu'il y a des gestes, bien sûr, qui sont de l'ordre de la morale. On a déshabillé la performeuse, par exemple. On lui a enlevé son gilet. Elle, elle était un objet, donc on pouvait faire ce qu'on voulait d'elle. Par contre, le revolver, ça amenait des éléments de sécurité. Donc, à un moment donné... oups... on arrête ça là. Donc, vous voyez très bien la différence entre la fiction et la réalité scénique. »
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« Le principe même du théâtre, c'est le fait que ça ne devient plus trompeur dans la mesure où, un moment donné, les spectateurs partagent les codes et acceptent des conventions. Du moment où on accepte une convention, on ne trompe plus. »
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