« Quelques réflexions sur quel type de communication de crise alternative, comme je vous l'avais annoncé. Déjà, ce qui m'a marqué, parce qu'il y a beaucoup de littérature en communication de santé, c'est que là, on était vraiment dans une situation totalement inédite que j'ai décrite comme étant caractérisée par le fait qu'on était face à des "conflits de narratif total" . C'est à dire que classiquement, quand on déploie des politiques de santé publique, on essaie de faire adopter à la population des comportements bénéfiques. Par exemple, il faut faire de l'exercice, il faut consommer moins de sucre ou il faut moins fumer, il faut moins boire. Finalement, on a des dizaines et des dizaines d'années d'observation des effets de l'exercice sur la santé ou du tabac sur les poumons. D'ailleurs, tous les fumeurs le sentent. Je veux dire, au bout d'un moment, si vous êtes un grand fumeur à deux paquets par jour, ce sont des choses qu'on peut partager, sur lesquelles on peut débattre. Cela relève d'une forme d'évidence partagée. La communication institutionnelle, elle essaie d'amener les gens à changer leur comportement. Il y a donc une sorte d'opposition entre des politiques qui sont centrées sur la communication persuasive et les "nudges" et d'autres qui sont plus participatives. On va dire "il faut aider les usagers à s'approprier de nouveaux comportements en les faisant réfléchir sur qu'est-ce que cela induit sur leur santé ou sur leur ressenti corporel. Mais là, ce n'est pas ça ! On n'est plus du tout dans ce cadre là. On était vraiment, et on est encore dans l'incertitude. Probablement dans dix ans, on y verra vraiment clair. »

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« Quelques réflexions sur quel type de communication de crise alternative, comme je vous l'avais annoncé. Déjà, ce qui m'a marqué, parce qu'il y a beaucoup de littérature en communication de santé, c'est que là, on était vraiment dans une situation totalement inédite que j'ai décrite comme étant caractérisée par le fait qu'on était face à des "conflits de narratif total" . C'est à dire que classiquement, quand on déploie des politiques de santé publique, on essaie de faire adopter à la population des comportements bénéfiques. Par exemple, il faut faire de l'exercice, il faut consommer moins de sucre ou il faut moins fumer, il faut moins boire. Finalement, on a des dizaines et des dizaines d'années d'observation des effets de l'exercice sur la santé ou du tabac sur les poumons. D'ailleurs, tous les fumeurs le sentent. Je veux dire, au bout d'un moment, si vous êtes un grand fumeur à deux paquets par jour, ce sont des choses qu'on peut partager, sur lesquelles on peut débattre. Cela relève d'une forme d'évidence partagée. La communication institutionnelle, elle essaie d'amener les gens à changer leur comportement. Il y a donc une sorte d'opposition entre des politiques qui sont centrées sur la communication persuasive et les "nudges" et d'autres qui sont plus participatives. On va dire "il faut aider les usagers à s'approprier de nouveaux comportements en les faisant réfléchir sur qu'est-ce que cela induit sur leur santé ou sur leur ressenti corporel. Mais là, ce n'est pas ça ! On n'est plus du tout dans ce cadre là. On était vraiment, et on est encore dans l'incertitude. Probablement dans dix ans, on y verra vraiment clair. »
Est cité par
Manuel Zacklad
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1,797
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2 December 2022 – 2 December 2022

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Carnet de controverses en temps de Covid : pour une autre communication de crise en santé Conference

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