Fabien Richert

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Title
Fabien Richert
Prénom
Fabien
Nom
Richert
A comme Ecole Doctorale
École des médias
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Magicalité, simulation et intelligence artificielle : formes et enjeux des puissances contemporaines de l'illusion Article
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« [Le] dédoublement [...] provoque une sorte de reflet de l'acteur ou de l'actrice qui se balade avec son double virtuel fantomatique et qui plonge [...] le spectateur ou la spectatrice dans une forme de dilemme qui creuse l'effet de présence, à savoir comment départager le réel du simulacre, qu'est-ce qui est de l'ordre du réel ou de la fiction. » author self citation
« Deleuze nous décrit, à propos de la narration falsifiante, une sorte de monde en suspension où émergent des signes purement visuels et sonores, ce qu'il appelle, à l'occasion, des "obsignes" , des "sons-signes" qui sont déconnectés des autres images mouvements et, à la lettre, qui ne valent plus que pour elles-mêmes, qui deviennent autoréférentielles. Il ne s'agit plus d'images affection, d'images action, il s'agit d'images souvenirs, d'images rêves, d'images mentales. Ce qui intéresse Deleuze, c'est vraiment la dimension virtuelle qui habite et qui hante l'image perception et qui vient créer cette rupture dans les connexions logiques de la réalité a priori, donc représentée à l'écran. Au point, où, justement, la distinction entre le vrai et le faux, le réel et l'imaginaire, se brouille et devient, à la limite, indiscernable. » author self citation
« Donc l'idée, c'est de penser l'hyperstition comme un fragment de l'imaginaire social, qui est à la fois actif et effectif. Donc je parle de puissance performative au sens où cet imaginaire déclenche des actions précises, a des impacts concrets dans le monde social. Et je préfère parler d'imaginaire social au sens de Castoriadis plutôt que de culture pour insister [...] sur la dimension sémiotique de l'imaginaire. [...] Je prends le terme de "fragment" pour souligner l'opération de détachement d'un morceau de l'imaginaire social qui s'autonomise, qui se territorialise – pour être aussi dans le vocabulaire de Deleuze et Guattari – qui devient univers de valeurs, qui devient investissement de désir. Alors pour illustrer ce premier principe, Delphi Carstens donne l'exemple de la spéculation boursière. L'anticipation du mouvement des prix, l'espoir d'un retour sur investissement reposent sur des conventions d'interprétation, des significations imaginaires et des univers de valeurs qui servent de levier à la spéculation. En d'autres termes, l'imaginaire boursier, il est effectif, il est performant, il déclenche des actions ciblées et, par ailleurs, il est de plus en plus automatisé. Derrière les chiffres, les diagrammes, les pourcentages, la frénésie qui règne dans les salles de marché, il y a des conséquences bien réelles, profitables pour certains ou dévastatrices pour d'autres. » author self citation
« Et donc, la narration véridique nous donne suffisamment de repères pour que le spectateur puisse reconstituer sans trop de difficulté cette unité de l'image mouvement. Les chaînes sensori-moteurs dont nous parle Deleuze suppose des opérations logiques, des liens de causalité, entre les images et respectent les critères du vraisemblable. Cela va avoir son importance quand je vais parler des critères de l'IA. Donc, les critères du vraisemblable qui dessine les contours de la forme du vrai. » author self citation
« Évidemment, on est dans une sorte de feintise ludique partagée, mais aussi dans une stratégie de tromperie. Mais alors cette stratégie de tromperie elle ne se situe pas entre l'individu – ça c'est la partie critique que je vais vraiment présenter vite – on est pas entre l'individu et la machine, mais on est entre l'individu et les GAFAM. Donc ultimement, ce qui nous intéresse, c'est de voir comment ces dispositifs-là produisent un état émotionnel qui nous motive en quelque sorte à dévoiler, à confesser, à parler à ces machines pour livrer de l'information qui ultimement sont soumises à des logiques de valorisation marchande. » author self citation
« Il [Deleuze] donne un certain nombre de concepts que je trouve vraiment pertinents pour aborder l'intelligence artificielle. Il propose de parler à l'égard de ces narrations falscifiantes, de voir des œuvres qui fabriquent des "images cristal" , qui sont constituées de plusieurs facettes, où le virtuel vient directement percuter l'image actuelle à l'écran. Donc, on assiste à une coprésence du passé et du futur, un mélange d'espace, une hybridation de l'espace-temps où le souvenir d'un passé, par exemple, s'accroche à l'image objective. Alors, Deleuze a une fascination pour le cinéma d'Orson Welles et avec raison. Il cite, par exemple, "Citizen Kane" et "F for Fake" . (...) Ce qui intéresse Deleuze, c'est cette situation trouble où le spectateur, tout comme les personnages dans le film ne sont plus capables d'identifier ce qui relève du souvenir, du présent, une forme d'hallucination de la réalité qui entraîne une "déstabilisation" , pour Deleuze, de la forme du vrai. Et cette force déstabilisatrice que Deleuze cherche à analyser dans l'image cinématographique, et on sait que l'image cinématographique lui sert à élaborer une réflexion sur la pensée elle-même, c'est toute la force de l'analyse de Deleuze, il propose de la qualifier de "puissance du faux" . C'est une puissance qui rend les choses incertaines et tend à confronter le spectateur à une forme de dilemme représentationnel. Il ne s'agit pas tant de le tromper et de le confondre, mais de l'amener à réfléchir sur ce qui est réel, imaginaire, vrai ou faux. » author self citation
« Je propose que cette cinquième fonction, donc je la signerais justement à l'hyperstition, c'est celle d'étrangiser, c'est-à-dire de défamiliariser, de court-circuiter nos seuils de perception, les représentations dominantes. Il s'agit en fait de sortir ni plus ni moins de l'enfermement qui des fois nous empêche de penser l'altérité, donc aussi en quelque sorte de réenchanter les modalités expressives. » author self citation
« Je vais commencer par une distinction qui est au cœur de ma définition de la puissance du faux. C'est une distinction oppositionnelle proposée par Deleuze dans ce qu'il appelle "la narration véridique" qui prétend au "vrai" et "la narration falscifiante" qui abandonne cette prétention pour mieux en libérer "les puissances du faux" . Pour Deleuze, la narration véridique, c'est donc celle qui déploie un récit, qui présuppose des enchaînements logiques entre les plans filmiques et des rapports de causalité, qui lie des personnages, des objets, des situations qui sont clairement identifiables. Donc, il ne s'agit pas de penser le dualisme vrai / faux du point de vue du régime de la fiction. Je cite, je l'aime beaucoup, le théoricien Thomas Pavel pour qui la fiction déploie des mondes "incomplets, car on ne saura jamais combien d'enfants a lu Lady Macbeth (...) Inconsistants, car les phrases suivantes sont toutes les deux vraies : 1) Sherlock Holmes habitait Baker Street. 2) Sherlock Holmes n'a jamais habité Baker Street. Irrémédiablement imaginaire enfin, car en cas de besoin d'un détective privé, nul ne cherchera les services de Sherlock Holmes" (Pavel, 1988, p.98) Mais pour Deleuze, il ne s'agit pas de parler de la fiction en terme de vrai ou de faux. Lui, ce qui l'intéresse, c'est la tension entre le véridique et le falsifiant que je vais expliquer tout de suite. » author self citation
« Josette Féral et Edwige Perrot expliquent de manière très claire qu'en gros, l'effet de présence, c'est le sentiment qu'un spectateur/spectatrice, ou joueur/joueuse dans notre cas, que les corps ou les objets offerts à son regard, ou à son oreille [...] sont bien là, dans le même espace et le même temps que ceux dans lesquels il se trouve, alors – et ça c'est la suspension volontaire de l'incrédulité qui va m'animer aussi pour ma présentation – qu'il sait pertinemment qu'ils sont absents. » author self citation
« La vérisimilitude c'est un processus de simulation qui donne tous les signes d'un réel qui n'existe pas. » author self citation
« Le concept de puissance du faux, il apparaît dans les travaux de Deleuze qu'il consacre au cinéma, dans "L'image mouvement" (1983) et "L'image-temps" (1985), dans lesquels il élabore, on peut dire, une classification de signes. Ça me parle tout particulièrement, en tant que sémiologue de formation. Une classification de signes, donc, susceptibles de rendre compte des spécificités et des qualités de l'image mouvement, de l'image temps, l'image cinématographique. C'est une étude qui est à la fois sémiotique, esthétique, philosophique, et qui cherchait à se dégager de l'emprise, à l'époque, des études cinématographiques dominées par les approches narratologiques. Il s'agit là, pour Deleuze, mais aussi si on pense à ses travaux avec Guattari, de s'affranchir d'une certaine forme de structuralisme qui s'appuyait sur la linguistique et ses outils pour analyser une quantité d'objets dont le cinéma. On peut penser aux travaux de Christian Metz (1964) qui cherchait aussi à sortir de cette emprise. Deleuze nous explique que le cinéma n'est pas structuré comme un langage, donc contre Christian Metz. Il nous dit que c'est une matière signalétique qui comporte des traits de modulation de toutes sortes : sensorielles, kinésiques, intensifs, affectifs, rythmiques, tonals... Il nous parle d'une masse plastique, d'une matière insignifiante et asyntaxique. Ça a une certaine importance du point de vue des choses qu'on va voir tout de suite après. » author self citation
« Les deepfakes s'appuient, plus seulement, mais s'appuyaient généralement sur des modèles génératifs de type Generative Adversal Network (GAN) qui étaient très populaires pour générer des images très photoréalistes. La particularité de ces algorithmes, c'est qu'ils reposent sur deux réseaux de neurones. Le premier, générateur, fabrique un échantillon, tandis que le deuxième, qu'on qualifie à l'occasion de discriminateur, doit déterminer si ce qui a été produit provient du générateur ou non. Je rappelle, et ça, Massimo Leone, qui avait fait une présentation il y a quelques années dans le cadre des séminaires Arcanes, avait rappelé cela et je tenais à le souligner de nouveau. » author self citation
« Moi, ce que je veux avancer, simplement, c'est qu'à la différence de la génération procédurale on peut aller assez loin dans l'utilisation de l'intelligence artificielle, pour la création de personnages non-joueurs il faut faire attention, parce que en fait, créer une intelligence artificielle à partir desquels les personnages non-joueurs finiraient par développer des comportements imprévisibles pourrait créer un bris dans l'immersion, un bris dans le game play. On ne peut pas avoir des personnages non-joueurs qui finissent par s'activer eux-mêmes, par faire un ensemble de choses qui n'était pas prédéterminé en amont de la conception. » author self citation
« On peut se demander si, en fin de compte, l'hyperstition n'est pas un terme plus sophistiqué pour désigner ce qu'on appelle depuis plus longtemps évidemment les théories du complot. Est-ce qu'une hyperstition, ce n'est au fond qu'un ensemble de croyances dans des projets tenus secrets par une puissance cachée qui fomente des événements dans les coulisses de l'histoire, ce qu'on a l'habitude de dire par les théories du complot? En réalité, même, je dirais que l'actualité nous permet de le penser. Il suffit de penser à l'assaut du Capitole à Washington, infiltré par le mouvement QAnon dont on a un petit peu parlé, mouvement QAnon qui présente une dimension hyperstitionnelle : une élite sataniste mondiale kidnappe des enfants, les retient en captivité, les torture et les assassine afin d'extraire leur sang [...], l'ex-président Donald Trump se bat contre cette élite de l'état profond, etc. Donc tout y est : le performatif, le fictif, l'explicatif et, évidemment, le mystique. Mais il y a quelque chose de plus qui permet de caractériser une hyperstition, c'est son contexte d'émergence, c'est son imbrication dans la société de spectacle et c'est surtout la vitesse à laquelle elle circule. » author self citation
« Par contre, si on va un peu plus dans la controverse : « le port d'armes devrait-il être interdit à la population américaine? » Aucune réponse. En fait, c'est que dans pas mal de sujets un peu controversés, il n'y a pas beaucoup de réponses, il n'y a pas beaucoup de feedback. L'axe informationnel pour le moment ce qu'on réalise c'est qu'il tourne essentiellement autour de sujets vraiment très banals. » author self citation
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Converser avec l’IA : entre feintise ludique, stratégie de tromperie Conference
Table ronde - Fabien Richert, Constantine Boussalis, Gaëtan Robillard Conference
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Hyperstition, spéculation et complot : schizoanalyse des imaginaires conspirationnistes Conference
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Introduction à la 3e édition du séminaire ARCANES: Puissances du faux dans les arts trompeurs et l’écosystème socionumérique Conference
Introduction à la 4e édition du séminaire ARCANES « Des arts trompeurs à l’écosystème socionumérique – Intelligence artificielle et puissances du faux dans les pratiques artistiques et la médiation culturelle : créativité, enjeux sociaux » Conference
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