Vérité

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Humanisme numérique pour manipuler des connaissances entre confiances intimes et numériques Conference
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« À force d'être répété, par contre, un mensonge finit par être une vérité et c'est ansi qu'une uchronie prend racine et se déploie. Au delà de la dimension politique de la situation, on est en droit de se demander, compte tenu de l'utilisation abusive des médias sociaux pour répandre ses mensonges et balivernes, que peut-on dire des formes de la vérité, voire de notre expérience de la vérité sur Internet? Peut-on croire ce qui est dit, quand un personnage aussi important qu'un président des États-Unis peut mentir de façon éhontée, et non seulement mentir mais dans des exemples extrêment complexes d'une novlangue, prendre ces mensonges pour une vérité, des articles qui le contredisent pour des fake news et les journaux et chaînes de télévision qui vérifient le bien fondé de ses assertions pour des ennemis du peuple et de la démocratie. La meilleure façon de produire une désinformation efficace, l'ont bien saisi les idéologues, c'est d'inonder les médias littéralement de merde, de bruit et de fureur, de calomnies, d'énormités. Comme le dit Bannon : "To flood the zone with shit". » author self citation
« Ce qu'on a remarqué, c'est que ça suscite des inquiétudes fortes, des réactions fortes, des émotions fortes quand on fait visionner [des deep fakes] à des personnes, et on a l'intuition quand même que cela peut modifier la perception du vrai et du réel sur plusieurs plans, et notamment parce qu'il y a une perte de la référentialité. Ça bouscule un peu et ça trouble l'identité d'un sujet qui est devenu une marionnette, et c'est pour ça que ça impressionne, et évidemment ça questionne la crédibilité de toute vidéo. On pourrait dire peut-être même que c'est la spécificité du deep fake : que ça suscite une émotion plus forte qu'un texte ou qu'une image fixe qui serait fausse. » author self citation
« Comme le suggère Sabine Süsstrunk, qui est directrice de recherche en informatique des images dans un institut en Suisse, j'ai relevé, dans un récent interview qu'elle produit avec une historienne de la photographie qui s'appelle Estelle Blaschke et un artiste Armin Linke, qu'elle propose, elle formule un doute sur la véracité des images et qui peut servir de constat de départ pour examiner, justement, la photographie contemporaine. Je lis en quelques lignes son propos : "Mais c'est ça le truc, vous savez ce que c'est un "deepfake" ou est-ce que ce n'est pas un "deepfake" ? Ce sont des questions que nous devons nous poser. Un portrait artificiellement généré est en tout cas un "deepfake" , mais une photo de moi avec un nouveau rouge à lèvres ou de nouvelles lunettes est-ce un "deepfake" ? D'un côté, mais oui ! Ce ne sont pas mes lunettes et je ne porte jamais de rouge à lèvres. Cela devient donc problématique. Je pense que la société a appris que les "fakes" existent, mais nous ne savons pas encore ce que nous faisons de cette connaissance." Donc, pour Süsstrunk, plutôt que d'établir des distinctions formelles entre le vrai et le faux, il serait nécessaire, en réalité, de comprendre les rapports entre documents photographiques et trucages, du point de vue d'un examen des modalités de production de l'image. C'est-à-dire, depuis l'infrastructure de l'image. Or, les médias génératifs sont aussi des médias computationnels, c'est-à-dire qu'ils sont les produits de calculs. Comment alors penser l'authenticité de ces images ? » author self citation
« Dans les années 60, pour moi, il y. a une grande révolution qui est arrivée. Bien sûr, c'est l'éclatement des formes artistiques, surtout au point de vue des arts visuels, la question des happenings, etc. Et donc, la scène des arts vivants, le théâtre avec Leaving theatre, notamment. On regarde les performances du Leaving theatre dans les années '60-'70 (...). Et on est fasciné de voir que, justement, cette fois-là, ce sont des acteurs qui sont présents sur scène, mais qui agissent aussi en tant qu'eux-mêmes. Et donc ils se présentent et ce n'est pas juste la question d'une réalité fictionnelle. On n'est plus dans la fiction. Ils sont en train de faire des actions et ils provoquent des spectateurs d'une certaine manières, des dialogues, etc. Mais toujours en leurs noms. Alors, juste pour comprendre que cette fois-là, la réalité n'est plus juste une réalité de fiction, mais une réalité concrète dans laquelle la personne qui est sur la scène, se joue elle-même bien souvent, peut endosser des personnages qu'elle veut, mais encore encore facilement pour dire "voici la réalité" . » author self citation
« Donc, en disant que l'objectivité c'est un mythe, puis en affirmant par le même texte que, par contre, on a démontré scientifiquement qu'il y a de l'inégalité homme-femme, voyez-vous, c'est un tissus de contradiction. La question qui se pose pour le sociologue des sciences que je suis c'est comment expliquer que des gens s'auto-contredisent sur des niveaux aussi élémentaires et que ce sont des professeurs d'universités. Ça, ça fait partie de mes objets de recherche de dire que la rationalité élémentaire, qui vont contre leurs propres intérêts [...] et ce qu'ils écrivent sont complètement une contradiction dans les termes. » author self citation
« Et même au sein du public en général, le concept de vérité n’a plus le pouvoir de ralliement qu’il avait, en raison justement des abus font il a été l’objet de la part de ceux mêmes qui s’en faisaient les champions. Qu’on pense aux comportements de certains prêtres catholiques, ou à cette mémorable présentation […] devant l’ONU du secrétaire américain à la défense Colin Powell, qui a fait basculer la diplomatie internationale en 2003 à partir d’images floues présentées comme des preuves incontestables – comme une vérité, donc – de la présence d’imposantes quantités d’armes de destruction massive en territoire iraquien, ce qui a évidemment lancé la deuxième guerre d’Iraq. » author self citation
« Je vais commencer par une distinction qui est au cœur de ma définition de la puissance du faux. C'est une distinction oppositionnelle proposée par Deleuze dans ce qu'il appelle "la narration véridique" qui prétend au "vrai" et "la narration falscifiante" qui abandonne cette prétention pour mieux en libérer "les puissances du faux" . Pour Deleuze, la narration véridique, c'est donc celle qui déploie un récit, qui présuppose des enchaînements logiques entre les plans filmiques et des rapports de causalité, qui lie des personnages, des objets, des situations qui sont clairement identifiables. Donc, il ne s'agit pas de penser le dualisme vrai / faux du point de vue du régime de la fiction. Je cite, je l'aime beaucoup, le théoricien Thomas Pavel pour qui la fiction déploie des mondes "incomplets, car on ne saura jamais combien d'enfants a lu Lady Macbeth (...) Inconsistants, car les phrases suivantes sont toutes les deux vraies : 1) Sherlock Holmes habitait Baker Street. 2) Sherlock Holmes n'a jamais habité Baker Street. Irrémédiablement imaginaire enfin, car en cas de besoin d'un détective privé, nul ne cherchera les services de Sherlock Holmes" (Pavel, 1988, p.98) Mais pour Deleuze, il ne s'agit pas de parler de la fiction en terme de vrai ou de faux. Lui, ce qui l'intéresse, c'est la tension entre le véridique et le falsifiant que je vais expliquer tout de suite. » author self citation
« L'IA génératif suscite des rhétoriques, des imaginaires sociaux dans la sphère médiatique et dans l'espace social. Elle s'inscrit donc dans un contexte d'hypermnésie ayant institué, on le sait, une crise de la vérité où les valeurs d'authenticité, de légitimité et d'autorité sont mises à mal. Les "deepfakes" sont utilisés à des fins de tromperie et de manipulation pour générer des fausses nouvelles, des canulars, en faisant émerger de nouvelles formes d'exploitation qui mettent en jeu plusieurs aspects de la vie sociale. Ces falsifications algorithmiques deviennent problématiques lorsqu'elles circulent dans un écosystème socionumérique déjà fragile où il est de plus en plus difficile de distinguer le vrai et le faux. » author self citation
« La vérité n'est pas différente de la fiction. Elle est en fait un nouveau nom de la fiction. » author self citation
« Le morcellement et la division étant bien entendu la meilleure façon de gouverner. Dans la culture de l'écran, où dominent les flux, la vérité n'est rien d'autre qu'un label, fait d'abord et avant tout pour attirer l'attention et faire écran. La vérité ne se rapporte plus à une adéquation entre une assertion et un fait ou un état du monde, mais un système de renvoi entre des assertions, dénuées bien souvent de tout fondement. La vérité, c'est ce qu'on tente d'imposer aux autres. C'est une arme, dont on a l'usage exclusif, et dont on abuse pour ses intérêts personnels. La vérité n'est pas différente de la fiction, elle est en fait un nouveau nom de la fiction, c'est une fiction qui ne dit pas son nom. » author self citation
« Le principe même du théâtre, c'est le fait que ça ne devient plus trompeur dans la mesure où, un moment donné, les spectateurs partagent les codes et acceptent des conventions. Du moment où on accepte une convention, on ne trompe plus. » author self citation
« Le spectateur sait que tout est faux, mais tout paraît si vrai qu'on ne peut pas ne pas y croire. » author self citation
« Mais cette idée de la confiance (apportée par Mark Hunyadi dans son ouvrage "Au début de la confiance" [2020]) est intéressante. Il s'inspire bien sûr de ce qu'a proposé Citton au tour de cette question de l'économie de la connaissance. Sauf que Citton va plus mettre l'accent un peu moins sur la confiance que plutôt sur l'interprétation. C'est plutôt sur le processus de construction de cette confiance. Et ce qui est intéressant chez Citton, c'est qu'il va mettre en avant, finalement, - et ça, au niveau des fake news, ça peut être important de le prendre en compte - bien plus cette question de ce qu'on appelle les cadrages des pratiques. Qu'est-ce qui conditionne finalement l'utilisation d'une information plutôt que sa vérité ? Ce qu'il va mettre en avant, c'est moins de questionner "est-ce que c'est vrai ou est-ce que c'est faux ?", la question des fake news. Mais bien plus, "qu'est-ce qui est important dans cette information ?" Et la question de ce qui est important, selon lui, c'est la question politique par excellence, c'est-à-dire qu'il va falloir se positionner. Il va falloir interpéter, d'où la nécessité (...) d'arriver à avoir la description d'un contexte, la modélisation d'un contexte et comment est-ce qu'on va, soi-même, se placer dans ce contexte-là. Comment va se définir les différents points de vue à l'intérieur de ce contexte ? Ce qu'appelle Citton le "cadrage des pratiques". » author self citation
« Même chose avec l'intelligence artificielle ; Est-ce que l'intelligence artificielle est un reflet de nous-même ou elle n'est que le reflet de ce qu'on affiche en ligne. Et donc, encore une fois, qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est faux ? » author self citation
« Notre point de vue est moins de départager le vrai du faux, bien qu'on ne puisse pas tout à fait s'abtraire de cela, mais de nous centrer sur les processus, les opérations, les agents, les conjonctures qui font qu'un individu percoive quelque chose qu'il ne percevrait pas avant. Ce que je viens de dire, (...) c'est pratiquement la définition de la médiation la plus courante. Une définition qui est assez classique de type phénoménologique anthropocentré, donc centré sur l'humain. La médiation consiste donc à rendre perceptible à la conscience ce qui, sans la médiation, ne le serait pas. » author self citation
« On essaie de créer un parallèle historique pour regarder aujourd'hui comment les nouvelle technologies, comment ces écosystèmes de l'information de plus en plus prégnants dans la vie de chaque jour, entraînent des effets de détournement ou d'imposture qui nous amènent à nous intéresser à redéfinir ce que pourrait être le concept de vérité, ce qui amène notamment de nombreux chercheurs à parler de post-vérité, comme il y a quelques années on s'est mis à réfléchir à la question de la post-modernité, sur une nouvelle façon de concevoir l'évolution historique, non plus en terme de progrès mais en terme de relativité des agencements dans le temps et plus dans une vision linéaire du monde. De même pour la vérité : aujourd'hui, on le voit bien, à travers les réseaux sociaux, à travers les événements notamment politique, où les faits n'ont pour certains plus aucune importance et ce qui va primer c'est le fait d'exprimer une opinion et parce qu'on exprime une opinion, cela fait acte de vérité. Les réseaux sociaux accentuent encore le phénomène en créant des bulles informationnelles dans lesquelles on s'auto-légitime parce qu'on va défendre les mêmes idées. » (Samuel Szoniecky) author self citation
« Pour parler du problème de description, je suis allé chercher dans la philosophie analytique de Nelson Goodman, une discussion sur l'authentique et le fallacieux. Dans "Ways of Worldmaking" (1978), il s'appuie sur le constat que plusieurs versions du monde peuvent coexister. Il propose une large réflexion sur les cadres de référence à travers lesquels une vérité peut être énoncée. L'enjeu pour Goodman ne résiderait pas tant dans le fait de décrire le monde d'une façon vraie et unique, mais dans le fait de comparer différentes façons dont nous décrivons ce monde. Les implications sont vastes, mais ce que je voulais souligner, c'est la façon dont, selon Goodman, une vérité se produit systématiquement à partir d'un test. Dans notre étude des médias génératifs, cette proposition prend tout son sens : comment, en effet, attester du régime d'authenticité d'un média ou d'une œuvre reposant sur un modèle génératif ? Dans l'étude, on retrouve trois cas qui prennent le test comme point de départ pour examiner les modèles et leurs productions médiatiques. Il y a un atelier qui s'appelle "Machine Unlearning" auquel, d'ailleurs Renée Bourassa a participé, c'était en 2023 au Fresnoy, où il s'agissait de tester un modèle en tentant de le tromper. Le test permet une certaine interaction avec le modèle et une sorte d'évaluation de sa production. Ça c'est un point important. Puis, il y a une autre œuvre en ligne qui s'appelle "Abstraction and Reasoning Corpus" que je vous invite à aller consulter et qui est référencée dans le rapport en ligne, sur le site d'Arcanes. Bref, ces travaux mettent en avant le raisonnement et la programmation informatique comme une approche conceptuelle de la donnée, faisant directement écho à la proposition de Goodman. »  author self citation
« Très lié à la question qui intéresse ce séminaire, qui est le faux et puisqu'on essaie après de faire convergence avec l'IA, c'est aussi la très célèbre définition de sémiotique donnée par Umberto Eco, six ans après McLuhan. Donc, vous voyez, ils étaient des contemporains. Eco disait que la sémiotique c'était la discipline qui étudie tout ce qui peut être pour mentir. Si quelque chose, si le signe ne peut pas être utilisé pour mentir, alors il ne peut pas non plus être utilisé pour dire la vérité. Donc, au final, on peut l'utiliser pour rien, donc ce n'est pas un signe. Il mettait en avant le problème de comme quoi les signes, c'est quelque chose de conventionnel, c'est quelque chose de culturel. C'est quelque chose qui appartient à un système de règles partagé, social, etc. Mais au final, on peut discuter, on peut critiquer, cela fait cinquante ans. Aujourd'hui, les sciences cognitives, la perception est étudiée, comment le cerveau des individus influence également comment on perçoit les signes, c'est beaucoup plus important aujourd'hui. Avec Eco, c'est intéressant de voir comment il analysait le succès ou l'échec de la communication. » author self citation
« Une performance, par exemple, comme Marina Abramovic, dans Rythme Zéro, dans lequel elle place une table avec une série d'accessoire sur une table ave cune série d'accessoires et elle se met en se met elle-même comme accessoire et demande au public de faire ce qu'ils veulent d'une certaine manière, pendant un certain temps. Et sur la table, il y a un revolver, il y a des balles et c'est le spectateur à un moment donné qui active certaines actions, et à ce moment-là, peut mettre une vraie balle, ce qui est arrivé d'ailleur dans Rythme Zéro. Il met une vraie balle dans le revolver, donne le revolver à Marine Abramovic, lui place le revolver ici sur la tempe. Et là, on sait très bien que c'est une vraie balle qui est là. Il y a peut-être un mécanisme qui empêche, on ne sait pas. Mais en même temps, il y a un risque. Et à ce moment-là, cette réalité, qui est vécue par le public... et donc la performance arrête, à un moment donné, parce que pour le public, c'était insoutenable de voir qu'il puisse y avoir des gestes peut-être dangereux. C'est-à-dire qu'il y a des gestes, bien sûr, qui sont de l'ordre de la morale. On a déshabillé la performeuse, par exemple. On lui a enlevé son gilet. Elle, elle était un objet, donc on pouvait faire ce qu'on voulait d'elle. Par contre, le revolver, ça amenait des éléments de sécurité. Donc, à un moment donné... oups... on arrête ça là. Donc, vous voyez très bien la différence entre la fiction et la réalité scénique. » author self citation
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